Thèse Année : 2024

Building the express-way, a risky gamble for Nice town council (1940-1999)

Construire la voie rapide, le pari risqué de la mairie de Nice (1940-1999)

Résumé

The second half of the 20th century saw the construction of major road infrastructures in Western Europe. The city of Nice is no exception, with several major infrastructures, the most important of which is the Mathis Way. This road crosses the city from west to east, overlooking part of the city centre from the top of a viaduct. The construction of this structure was presented as a necessity to avoid traffic congestion in a city whose site, surrounded by the sea and the relief, is very restrictive. Construction of the expressway was a lengthy process, from the early 1960s to the present day, and work is still underway to link it to the A8 motorway. However, major urban road infrastructure was called into question in the mid-1970s, and many towns and cities introduced metro or tramway systems between 1980 and 1990. As a result, the question arises as to whether the expressway is not something that was delivered too late, anachronistic at the end of a century that is calling into question the policy of ‘all car'. Our study is based on an analysis of the administrative and technical archives of the Nice Municipal Archives and the Alpes-Maritimes Departmental Archives. We have also taken into account the deliberations of the Nice municipal council, the press and technical journals of the period, as well as photographs of the expressway. Our study is rounded off by interviews with key figures, in particular technical managers, who were contemporaries of the construction of the expressway. Our work shows that the expressway is a very old project, dating back to the 1940s, whose design evolved during the 1950s until Pierre Mathis, Director of Works and Technical Services for the City of Nice, gave it its definitive form. It was one of the main projects of Jean Médecin's last term of office and that of his son Jacques Médecin. The expressway is thus linked to the Médecin dynasty, for whom it was an urgent project to absorb the very strong growth in car traffic. Although the expressway project was strongly supported at the outset, by the end of the 1990s it had become clear that the city of Nice was caught up in a process of path dependence. The long and costly construction of the expressway delayed Nice's transition to other forms of transport, such as the tramway. However, no one can deny the usefulness of the expressway in improving traffic flow in Nice, and some artists even see it as a work of art.
La seconde moitié du XXe siècle a vu la construction en Europe de l'Ouest de grandes infrastructures routières. La ville de Nice n'échappe pas à la règle, et elle compte plusieurs grandes infrastructures dont la plus importante est la voie Mathis. Cette dernière traverse la ville d'ouest en est, et surplombe une partie du centre-ville du haut d'un viaduc. La construction de cet ouvrage était présentée comme une nécessité pour éviter un engorgement de la circulation automobile dans une ville dont le site, cerné par la mer et le relief, est très contraignant. La construction de la voie rapide a été un travail de longue haleine, du début des années 1960 jusqu'à aujourd'hui, puisque des travaux ont encore lieu pour la relier à l'autoroute A8. Or, les grandes infrastructures routières urbaines ont été remises en question au milieu des années 1970, et nombre de villes se sont dotées d'un métro ou d'un tramway à partir des années 1980-1990. Par conséquent, la question se pose de savoir si la voie rapide n'est pas un ouvrage qui a été livré trop tardivement, anachronique dans une fin de siècle qui remet en question la politique du « tout automobile ». Pour ce faire, nous fondons notre étude sur l'analyse des archives administratives et techniques des Archives municipales de Nice et des Archives départementales des Alpes-Maritimes. Nous prenons également en compte l'étude des délibérations du conseil municipal niçois, de la presse, de revues techniques de l'époque, ainsi que des photographies de la voie rapide. Des entretiens réalisés avec des personnalités, notamment des responsables techniques, contemporains de la construction de la voie rapide complètent notre étude. Il ressort de nos travaux que la voie rapide est un projet fort ancien, remontant aux années 1940, dont la conception a évolué au cours des années 1950 jusqu'à ce que Pierre Mathis, directeur des Travaux et des Services techniques de la Ville de Nice lui donne sa forme définitive. Cet ouvrage a été l'un des principaux chantiers des derniers mandats de Jean Médecin et des mandats de son fils Jacques Médecin. La voie rapide est ainsi attachée à la « dynastie » des Médecin, pour laquelle elle était un ouvrage à réaliser urgemment pour absorber la très forte croissance de la circulation automobile. Si le projet de la voie rapide a été d'abord vivement souhaité, il en est tout autrement à la fin des années 1990 durant laquelle il apparait que la municipalité niçoise est prise dans un phénomène de path dependence. La construction longue et onéreuse de la voie rapide a retardé le passage de la ville de Nice à d'autres modalités de transport comme le tramway. Cependant, nul ne peut nier aujourd'hui l'utilité de la voie rapide dans la fluidification de la circulation niçoise, et certains artistes voient même en elle une œuvre d'art.
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Dates et versions

tel-04905369 , version 1 (22-01-2025)

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  • HAL Id : tel-04905369 , version 1

Citer

Stéphen Bodinier. Construire la voie rapide, le pari risqué de la mairie de Nice (1940-1999). Histoire. Université Côte d'Azur, 2024. Français. ⟨NNT : 2024COAZ2023⟩. ⟨tel-04905369⟩
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